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En Champagne, la Garde meurt !
4 février 2015

LE VOYAGE DE MATHURIN.

 

Voyage de Mathurin

 

La suite des aventures passionnantes de Mathurin Kigribouille.

" A PARIS.

Les barrières de notre capitale m'apparurent enfin, vision de terre promise après une longue errance au cours de laquelle mes plus fidèles compagnons furent la faim et la peur.

La peur de mauvaises rencontres, la peur des intempéries, la peur aussi de ne pas rencontrer âmes qui vivent, tant la solitude me pesait et même m'oppressait.

Je rêvais de villageois hospitaliers auprès desquels je trouvais gîte et couverts.

J'ai dû convaincre les gardes qui voulaient m'interdire l'entrée, au vu de ma mine peu engageante.

L'un d'eux me posa même la question de mon état sanitaire et marmonna des paroles indistinctes dans lesquelles il me sembla discerner une allusion à la lèpre.

La lèpre, cette terrible maladie inspira une sainte terreur, partout où la moindre rumeur d'épidémie parvenait à s'infiltrer.

A moitié convaincus mais peu enclins tout de même à s'opposer au passage d'un soldat en quête de son unité, ils me laissèrent entrer, non sans m'avoir donné de précieux renseignements sur le chemin menant au dépôt le plus proche.

Muni de ces " précieux renseignements ", je me dirigeais d'un pas allègre vers le havre de dépôt où m'attendaient un repos et un lit.

Las ! Ces deux gardes dont l'obligeance m'avait paru des plus naturelle, perdait peu à peu de sa valeur au fur et à mesure des tours et détours qui me faisaient l'impression d'errer dans un labyrinthe.

Je dus bientôt en convenir, ces deux péquenauds, sans doute fraîchement débarqués de leur province, n'avaient sans doute pas voulu convenir de leur ignorance de la topographie de la capitale.

Et me voici perdu par la faute de benêts sans scrupule que je vouais aux gémonies, si cela soulageait ma fureur, ça ne m'était d'aucune aide pour trouver mon chemin.

Mathurin à Paris

 

Et me voilà, à la nuit tombée, aussi seul dans cette ville immense que dans les campagnes que j'avais traversées les semaines précédentes.

Soudain, lorsque je n'espérais plus rien de la providence, un groupe de soldats sortit d'une ruelle, faisant grand bruit et chantant à tue-tête un chant que je reconnus comme l'hymne français.

Je courus à leur rencontre et obtins de ces braves qu'ils m'accompagnassent au dépôt d'un régiment, ce qu'ils firent de bonne grâce, heureux d'obliger l'un des leurs. "

Un soldat isolé peut-il être recueilli dans le dépôt d'un régiment qui n'est pas le sien ?

Telle est la question que je pose au conseiller historique du blog, Eric Poisson.

La réponse est positive. Il s'agit d'un homme en subsistance.

Dans le Dictionnaire de la Grande Armée écrit par l'historien Alain Pigeard, il est écrit :

" Mettre un homme en subsistance dans un régiment consiste à recueillir un soldat isolé dont le corps est éloigné, le nourrir et le solder jusqu'à ce qu'il puisse rejoindre son drapeau. Les hommes en subsistance nécessitent une comptabilité particulière qui est envoyée au ministre de la Guerre, lequel l'adresse aux corps dont les militaires font partie, afin qu'elle soit intercalée dans les comptes généraux. "

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Commentaires
A
A quand la suite de l'histoire de ce grognard ? <br /> <br /> <br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Alain
En Champagne, la Garde meurt !
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